EURO… le débat ? La question se pose

Après que les européens convaincus, dont je suis, aient fait souvent de l’euro la solution avérée à tous nos problèmes, l’euro semble être devenu, à l’heure de la crise, pour beaucoup de nos concitoyens, la source de tous nos maux.

Conséquence inévitable : «  La sphère politico-médiatique » qui l’avait encensé a repris le chemin tracé au départ par ses adversaire de toujours, avec pour les uns un slogan et pour les autres une question : il faut ou faut-il SORTIR DE L’ EURO ? !

Autrement dit, est-on prêts à retrouver la foultitude de monnaies nationales pour la plupart déjà oubliées (sauf, bien sûr, de leurs anciens utilisateurs) avec en plus tous les risques de spéculations au détriment des plus faibles.

L’européen critique et réaliste que je suis qui n’a jamais cru ( ni ne croit ) aux solutions magiques pas d’avantage qu’à la recherche des boucs émissaires,

s’il reconnaît des excès de précipitation dans la mise en œuvre et l’élargissement de la zone euro, s’il a toujours dit que c’était une erreur que d’avoir une monnaie commune, instrument d’un pouvoir politique commun, sans avoir de politiques économique et sociale communes,

l’Européen critique et réaliste que je suis, disais-je, se refuse à nier le sentiment d’appartenance à l’Union Européenne que l’euro a amplifié et la reconnaissance mondiale de l’Europe qu’il nous a procuré.

Au demeurant, avoir crée « une monnaie-instrument » sans décisions politiques communes à mettre en œuvre avec cet instrument, c’est évidemment « avoir mis la charrue avant les bœufs » (comme on dit en France).

Et si retourner à la kyrielle de monnaies nationales serait ringard et ridicule ,

il faut mettre en place le pouvoir politique dont les décisions seraient mises en œuvre grâce à la monnaie commune en particulier pour sortir de la crise, relancer la croissance et réduire le chômage !

Sans ce pouvoir politique, on est condamné à une politique monétariste qui ne peut qu’aggraver les maux dont nous souffrons et donc conduire à la fin inéluctable de notre Union Européenne au profit d’un marché commun ouvert à tous ses prédateurs.

Une nouvelle fois, ce n’est pas de trop d’Europe dont nous souffrons mais d’une insuffisance d’Europe qui nous lie  pieds et poings liés, aux forces de la finance et de tous les spéculateurs pour qui l’Europe ne doit être « qu’un marché où chacun vient se servir ».

Il faut donc très vite pour cela faire une pause dans l’élargissement et surtout faire preuve d’un courage politique et avec des responsables politiques courageux !

L’année 2014, on s’en doute, constituera un moment décisif dans l’histoire de notre Union par les choix qui s’y feront et qui la feront, soit progresser, soit régresser vers de vieux démons qui l’avaient précipité dans les terribles guerres du 20 ème siècle.

Gérard CAUDRON

Député Européen de 1989 à 2004

10/229 Allée Vauban

59650 Villeneuve d’Ascq

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