Juncker: deux milliards de fonds européens non utilisés pour aider la Grèce

FP 20-03-2015

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La Commission européenne a mis à disposition de la Grèce « deux milliards d’euros pour l’année 2015 » provenant de fonds européens non utilisés, a annoncé vendredi son président, Jean-Claude Juncker.

Ces fonds « ne viendront pas renflouer les caisses de l’Etat grec », a précisé M. Juncker, alors qu’Athènes a un urgent besoin de liquidités.

Mais ils pourront être utilisés « pour renforcer les efforts en faveur de la croissance et de la cohésion sociale », notamment « en réponse au problème massif de chômage des jeunes », a-t-il expliqué au cours d’un point de presse à l’issue du sommet européen à Bruxelles.

Reconnaissant que la Grèce souffrait d’une « crise humanitaire », il a expliqué avoir présenté au Premier ministre grec Alexis Tsipras la semaine dernière un document sur les possibilités pour que le pays absorbe plus efficacement les fonds structurels européens.

« Nous avons mis en place une équipe technique à Bruxelles pour aider les autorités grecques à pouvoir absorber ces fonds disponibles et notre +task force+ a Athènes a été instruite de travailler en bonne intelligence avec les autorités grecques, a poursuivi M. Juncker.

Il a rappelé que la Grèce bénéficiait déjà « d’un traitement privilégié » car elle peut bénéficier de taux de cofinancement de 5% des projets soutenus par ces fonds européens, notamment sociaux, contre 15% en moyenne dans l’UE.

« Je voudrais que les autorités grecques, avec l’appui des services de la Commission, puissent investir cet argent dans des secteurs propices en matière de perspectives de croissance », a insisté M. Juncker, citant notamment les PME.

Un mini-sommet a réuni jeudi soir à Bruxelles M. Tsipras et les principaux dirigeants européens, dont le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, à l’issue duquel la Grèce s’est engagée à présenter dans les tous prochains jours « une liste complète de réformes » afin d’obtenir le plus rapidement possible l’argent dont elle a besoin pour éviter l’asphyxie financière.

Le temps presse: Athènes « a probablement besoin d’un apport d’argent frais de 2-3 milliards d’euros », estiment les analystes de la banque Berenberg, pour faire face à un calendrier serré de remboursements

La Grèce « aura la main sur les réformes », et les engagements pris lors de l’Eurogroupe du 20 février ont été réaffirmés, selon le texte publié dans la nuit à l’issue de la réunion, qui a permis de remettre « sur les rails » le sauvetage du pays, selon M. Tsipras.

Revenant sur cette réunion, qu’il a organisée à la demande de M. Tsipras, le président du Conseil Donald Tusk a estimé vendredi qu’elle avait « permis de rebâtir la confiance ». M. Hollande, dans une conférence de presse séparée, a également salué un « esprit de confiance » dans ces discussions.