Grèce : Varoufakis sera « impitoyable » avec ceux qui n’ont jamais payé

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AFP 28-02-2015

 

Après l’annonce des premières mesures contre l’évasion fiscale d’Alexis Tsipras, le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a évoqué ce samedi l’adoption d’une « taxe extraordinaire ».

Ce samedi 28 février, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis n’a pas exclu l’adoption d' »une taxe extraordinaire » pour « ceux qui peuvent payer » afin d’assurer des budgets à l’équilibre. « Nous nous sommes engagés à avoir des budgets à l’équilibre. Si je suis contraint d’imposer une taxe extraordinaire, je le ferai mais ce sera pour ceux qui peuvent payer (…), on ne va pas demander de l’argent à ceux qui souffrent », a déclaré le ministre lors d’un entretien à la télévision grecque Skaï.

« On s’intéresse à ceux qui disposent de l’argent et ils n’ont jamais payé. Ils sont notre cible et on sera impitoyable », a-t-il ajouté. « On veut trouver une solution pour faire payer ceux qui ont de l’argent », a-t-il insisté. Le ministre a notament souhaité que les partenaires européens « aident la Grèce s’agissant de leurs propres compagnies (qui échappent à l’impôt, ndlr) et pas seulement pour nous donner des leçons ».

Le Premier ministre Alexis Tsipras avait annoncé la veille un premier train de mesures pour lutter contre l’évasion fiscale et accroître les recettes de l’Etat en incitant les contribuables à payer une partie de leurs arriérés. Le cumul des arriérés d’impôts des contribuables grecs s’élève à 76 milliards d’euros et continue d’augmenter tous les mois, en raison des difficultés économiques des ménages.

Après d’âpres négociations, la Grèce a réussi à obtenir une extension du plan d’aide européen en s’engageant toutefois à mettre en place une série de mesures pour assurer l’équilibre budgétaire, dégager des excédents primaires budgétaires (hors service de la dette) et honorer ses dettes vis-à-vis les créanciers, l’UE et le FMI.

Yanis Varoufakis a également évoqué le problème de créances douteuses, qui pèsent sur le budget des banques. Selon lui, la solution serait d’utiliser les 11 milliards d’euros contenus dans le Fonds hellénique de stabilité financière et qui sont destinés aux banques pour la création « d’une ‘banque-poubelle’ qui va absorber ces créances (…) et permettra aux banques de prêter aux entreprises » et résoudre le problème de liquidités sur le marché.