La dette publique des Etats de l’Union Européenne

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Depuis plusieurs années, l’ampleur de la dette publique européenne ne cesse d’augmenter. La crise économique et financière de 2008, associée aux politiques de rigueur visant à réduire les déficits publics et donc, théoriquement, les niveaux d’endettement, apparaissent comme les principales raisons expliquant l’accroissement de la dette de l’Union européenne égale, en 2013, à 85,4 % du PIB.

 

La dette publique, qui représente la dette de l’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des emprunts contractés par l’État, ne doit pas être confondue avec le déficit public qui est un solde annuel négatif entre des ressources et des dépenses.

 

Les données publiées en octobre 2014 par Eurostat font apparaitre deux phénomènes : la hausse quasi générale de l’endettement public et la baisse, quasi générale également, des déficits publics, au sein de l’Union européenne. En 2013, la dette des 28 Etats membres se porte à 85,4 % du PIB. Celle de la zone euro équivaut quant à elle à 90,9 % du PIB. Entre 2010 et 2013, l’endettement a augmenté, de manière continue, de 7,2 %, soit une hausse plus rapide que celle du PIB (5,79 % sur la même période).

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Individuellement, six pays affichent un niveau de dette publique supérieur à 100 % du PIB. Il s’agit de la Grèce (174,9 %), du Portugal (128 %), de l’Italie (127,9 %), de l’Irlande (123,3 %), de la Belgique (104,5 %) et de Chypre (102,2 %). Entre 2010 et 2013, le niveau d’endettement public par rapport au PIB a fortement augmenté dans de nombreux pays européen. Chypre est le pays dans lequel la dette a progressé le plus fortement (+45,7 points de PIB) devant l’Irlande (+35,9 points), la Slovénie (+32,5 points) et le Portugal (+31,8 points).

A l’inverse, 12 Etats membres sur 28 demeurent sous le seuil de 60 % du PIB, fixé par le Pacte de stabilité et de croissance. Les niveaux de dette publique les plus bas se trouvent en Estonie (10,1 %), en Bulgarie (18,3 %), au Luxembourg (23,6 %) et en Roumanie (37,9 %). Entre 2010 et 2013, la dette n’a diminué que dans 4 Etats membres de l’Union européenne : en Lettonie (-8,6 points de PIB), en Hongrie (-3,6 points), en Allemagne (-3,4 points) et en Autriche (-1,2 point).

En France, la dette publique est supérieure à celle de l’Union européenne et de la zone euro, et s’élève à 92,2 % du PIB en 2013. Entre 2010 et 2013, l’endettement français a progressé de 10,7 points de PIB.

Entre 2010 et 2013, la dette publique a augmenté plus rapidement que le PIB dans 14 Etats membres sur 27 – la Grèce étant un cas particulier dans la mesure où il s’agit du seul pays européen dans lequel le PIB et la dette ont diminué, en valeur, sur cette période. Sur cette période, en Slovénie, la dette a augmenté 154,8 fois plus vite que le PIB. En Croatie, la dette a augmenté 36,6 fois plus vite que le PIB. Et en Italie, la dette a augmenté 16,5 fois plus vite que le PIB. A l’inverse, en Lettonie, le revenu s’est accru 13,3 fois plus vite que la dette sur cette même période. En Estonie, le PIB a augmenté 4,4 fois plus vite que l’endettement.

Notons enfin que, presque partout en Europe, la réduction substantielle du déficit public s’est accompagnée, paradoxalement, d’une forte hausse de la dette. Un effort qui en effet, en période de faible croissance (+ 5,79 % entre 2010 et 2013 pour l’Union européenne ; 4,12 % pour la zone euro) s’est répercuté sur le niveau de dette publique. 23 Etats membres sur 28 sont en effet parvenu à diminuer leur déficit, quand 24 augmentaient leur taux d’endettement.