M. Kourkoulas s’exprime à l’Assemblée Nationale à Paris

 

2066_dimitris-kourkoulas23/ 01/ 2014

 

Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Dimitris Kourkoulas, a présenté le 23 janvier 2014 les priorités de la présidence grecque de l’UE lors d’une session de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale à Paris.

 

Les députés français ont adressé de nombreuses questions à M. Kourkoulas en ce qui concerne notamment les critiques envers la Troïka, l’Union bancaire, la viabilité de l’euro, la montée de la pauvreté, du populisme et des extrêmes en Europe, les problèmes de l’immigration, l’avenir européen de la Turquie et la politique maritime de la Grèce en Méditerranée.

 

M. Kourkoulas a souligné que la viabilité de l’euro, tout comme l’harmonisation fiscale, ne pourront pas être assurées sans union politique, déclarant estimer en outre que les écarts entre les pays européens ont augmenté et ont atteint les limites de « la ligne rouge ».

 

La présidente de la commission, Danielle Auroi, a souhaité la bienvenue à M. Kourkoulas et a souligné que la France soutient les efforts de la Grèce, en référence aux critiques relatives au rôle de la Troïka, avant d’inviter le secrétaire d’Etat à développer les thèses de la présidence grecque en ce qui concerne le renforcement de la dimension sociale de l’UE.

 

Dans son intervention, M. Kourkoulas a tout d’abord souligné que la crise durant six ans en Grèce a été un véritable « tsunami », qui a provoqué une perte du PIB de l’ordre de 25%. Il a indiqué que désormais il existe des signes positifs, tels que la réduction du déficit de 15% et un excédent primaire pour 2013, lequel devrait être encore plus important en 2014.

 

Le ministre a admis, certes, l’existence de la part des partis politiques en Grèce de responsabilités en matière de gestion des finances publiques au cours des quinze dernières années. Il a toutefois également souligné les responsabilités de l’Europe.

 

« Il y a eu des lacunes structurelles lors de la création de la monnaie unique, qui n’étaient pas évidentes au départ. La crise était très profonde et l’Europe n’avait pas les moyens adéquats pour répondre avec rapidité. Personne en Europe n’avait l’expertise requise pour faire face à la crise, et c’est ainsi que l’on a fait appel au FMI », a souligné M. Kourkoulas.

 

Il y a un an et demi, a-t-il indiqué, des mécanismes ont été créés et des mesures d’urgence ont été prises, qui auraient été inconcevables il y a quelques années. Certains de ces mécanismes, comme la Troïka, manque de légitimité démocratique, a-t-il ajouté.

 

« Nous sommes heureux du fait que désormais il existe un débat en ce qui concerne ces mécanismes créés dans une situation d’urgence et qui devront être intégrés dans le système communautaire, afin de permettre le contrôle démocratique », a-t-il souligné.

 

S’agissant de la présidence grecque de l’UE, M. Kourkoulas a souligné que la Grèce souhaite que la crise économique du pays ne soit en aucun cas associée au rôle institutionnel de la Grèce en Europe. « Une présidence réussie contribuera à restaurer l’image du pays, qui a été particulièrement éprouvée », a ajouté M. Kourkoulas.

 

La croissance et l’emploi, a poursuivi M. Kourkoulas, représentent les priorités majeures de la présidence grecque de l’UE. En ce qui concerne l’approfondissement de l’UE, l’Union bancaire, a-t-il indiqué, est la grande priorité de la présidence grecque.

 

« Elle est très importante, car par cette union, nous allons réussir à réduire les grands écarts des intérêts de l’emprunt entre les pays de l’UE », a souligné M. Kourkoulas, tout en admettant qu' »il ne sera pas facile de la réaliser ».