EUROPE 2014 : Le tournant !

Les dernières « injonctions » de la commission européenne à la France suivies du « revers » de François Hollande (au sens sportif du terme : « coup de raquette effectué à gauche par un droitier et vice-versa ») pose à nouveau crument les ambiguités du rôle des uns et des autres en Europe aujourd’hui que la crise a amplifié.
A un an des prochaines élections européennes qui seront suivies du renouvellement de la commission européenne,
« le décor se plante ».
Certes, il est facile de brocarder notre Président sur le thème : il a un langage à Bruxelles et un autre à Paris… mais cela a toujours été le cas !
Je n’ai jamais vu de gouvernement, de Président, de ministre ou de responsable politique Français au RPR à l’UMP ou au PS qui n’ait pas pratiqué ce double langage.
Je l’ai souvent dénoncé en expliquant qu’au delà de « la facilité de l’exercice » « c’est ce qui reste du temps où la France avait une position dominante en Europe « et où il lui suffisait de parler pour qu’elle soit entendue.
Ce temps est bien loin et cela devrait conduire nos dirigeants de toutes couleurs non seulement à être plus cohérents mais surtout à s’investir réellement sur le plan européen, à la commission et au Parlement (qui reste pour beaucoup de nos « politiques » une salle d’attente en vue d’un retour sur la scène française voire une maison de retraite).
Sur la forme maintenant :
La commission européenne « gardienne des traités » est dans son droit quand elle rappelle aux uns et aux autres la nécessité de les respecter d’autant qu’ils ont été préparés et adoptés par « ces mêmes uns et autres ».
Cela ne l’autorise pas à se conduire comme des « juges d’instruction » voire comme des « soviets ». Les autorités de chaque pays ont la légitimité démocratique de suffrage universel et n’ont pas à se faire admonester par d’autres que ne l’ont pas !
Sur le fond :
Non seulement quand on signe un traité, il faut l’appliquer ou alors il ne faut pas le signer pour s’en plaindre ensuite…
Et l’Européen militant de toujours que je suis n’a pas peur de dire qu’il n’aurait pas signé le dernier traité budgetaire, pas plus que je n’avais accepté le traité constitutionnel au nom même de mes valeurs européennes dont les racines remontent aux pères fondateur de l’Europe.
Pour autant, la situation actuelle impose d’en adapter le calendrier et certaines mesures en privilégiant des politiques de relance de la croissance sans lesquelles les déficits et endettements continueront à se creuser malgré les cures d’austérité imposées douloureusement un peu partout aux moins riches et aux plus fragiles.
Il faut donc obtenir un nouveau calendrier, des mesures et des priorités qui doivent néanmoins au demeurant faire cesser les spirales des déficits et des endettements en même temps que les laxismes en termes de « libre circulation » qui permettent aux délinquants et tout simplement à ceux qui ne respectent pas nos lois de s’échapper plus vite que ne peuvent les poursuivre les autorités chargées de les faire appliquer… (et je ne parle pas des condamnations de « bons esprits » éloignés des problèmes toujours prets à condamner ceux qui essaient de les appliquer…).
François Hollande a donc raison aujourd’hui de se battre pour celà même si on peut lui reprocher de n’avoir pas été plus ferme au début de son mandat.
Si, très rapidement, l’Allemagne ne le comprend pas et si les pays qui partagent cette volonté ne se rassemblent pas, les échéances européennes risquent de provoquer des vagues nationalistes de gauche comme de droite qui balayeront, tels des tsunamis, l’édifice européen aujourd’hui très fragilisé.
Et on sait qu’économiquement dans le monde d’aujourd’hui les effets de ces replis nationalistes ne seront pas positifs, que socialement « les descentes aux enfers » continueront et que donc politiquement « les politiques de recherches de bouc-emissaires » nous conduiront aux même situations qui ont conduit, au 20 ème siècle, aux grands malheurs qu’il ne faut pas oublier !
Europe 2014 : le tournant ?
Sans doute.
Un tournant soit vers une vraie Europe humaine, sociale, culturelle citoyenne assortie, certes, d’une gestion rigoureuse des finances, soit vers des désordres aux conséquences incontrolables et incalculables.
Réponse dans quelques mois…
Puisse la France et son personnel politique cesser enfin de faire de ces échéances européennes un « simple » enjeu national assorti d’enjeux et de manoeuvres dans les appareils politiques…
On peut toujours rêver ?
G Caudron