Dette grecque: l’UE persiste malgré les critiques du FMI

AFP,  07 février 2017

Dette grecque: l’UE maintient son diagnostic sur l’économie grecque, malgré les critiques du FMI, qui s’inquiète de l’insoutenabilité de la dette

L’UE a maintenu mardi son diagnostic sur l’économie grecque, malgré les critiques du FMI, qui s’inquiète de l’insoutenabilité de la dette d’Athènes et réclame de nouvelles mesures d’allègement de la part des Européens.

« Nous continuons à penser que les engagements pris pour le programme (d’aide à la Grèce conclu à l’été 2015, ndlr) sont crédibles et ambitieux », a déclaré une porte-parole de la Commission européenne, Annika Breidthardt, lors du point presse quotidien de l’exécutif européen.

Selon un rapport du FMI, pas encore public mais obtenu par l’AFP, les équipes du Fonds jugent la dette grecque « totalement intenable » sur le long terme et appellent les Européens à en faire plus pour réduire l’endettement d’Athènes.

Ce sombre diagnostic compromet en principe la participation financière du FMI au plan d’aide accordé à la Grèce par les Européens en 2015 –jugée indispensable par l’Allemagne– l’institution devant juger la dette d’un pays « viable » pour lui accorder des prêts.

Lundi, le conseil d’administration du FMI, qui représente les 189 Etats membres de l’institution, a cependant fait état dans un communiqué de divergences en son sein sur la Grèce. Une transparence inhabituelle pour cet organe qui délibère généralement dans la plus grande confidentialité et privilégie le consensus.

Appelés à donner leur avis lundi, certains représentants des Etats membres du FMI, qui n’ont pas été identifiés, ont émis des réserves.

« Il apparaît qu’il y a des désaccords non seulement entre le FMI et les institutions (européennes –Commission, BCE, Mécanisme européen de stabilité–, ndlr) mais aussi au sein même du FMI », a constaté un porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanalopoulos, lors d’un point presse.

« C’est pour cela que nous disons que toutes les parties, et en particulier le FMI, doivent cesser de provoquer des retards non justifiés » bloquant la conclusion de l’examen de réformes auxquelles le gouvernement grec s’était engagé dans le cadre du programme d’aide, a-t-il ajouté.

Depuis des semaines, Athènes accuse le FMI de faire trainer les choses, de jouer un double jeu, en réclamant d’un côté un allègement de la dette grecque et une baisse des objectifs budgétaires fixés pour Athènes et de l’autre en appelant à un nouveau tour de vis.

Tenant d’une ligne dure par rapport à Athènes, l’Allemagne s’est publiquement opposée à un nouvel allègement de la dette grecque et récuse tout diagnostic catastrophique sur les finances publiques du pays.