Brexit : le double discours de Theresa May

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27/10/2016  Le Point.fr

« Je pense que faire partie d’un bloc commercial de 500 millions de personnes est important pour nous », expliquait Theresa May.

« Je pense donc qu’il y a de clairs avantages en termes économiques » à rester dans l’Union européenne, confiait-elle devant des employés de Goldman Sachs.

Aujourd’hui, l’actuelle Première ministre du Royaume-Uni défend bec et ongles la sortie de son pays de l’Union européenne. Mais il semblerait que Theresa May n’ait pas toujours eu cette position radicale. C’est en tout cas ce que révèle des enregistrements audios publiés par The Guardian, mercredi 26 octobre. On y entend la chef du gouvernement britannique s’entretenir avec des banquiers de Goldman Sachs un mois avant le vote du Brexit, le 26 mai précisément dans le cadre d’une conférence privée.

Elle confiait ses inquiétudes aux employés de la banque : « Si nous n’étions pas en Europe, je pense que des compagnies et des entreprises se demanderaient si elles feraient mieux de développer leur présence sur le continent européen plutôt qu’au Royaume-Uni ». Et de poursuivre : « Je pense donc qu’il y a de clairs avantages en termes économiques » à rester dans l’Union européenne. « Je pense que les arguments économiques sont clairs. Je pense que faire partie d’un bloc commercial de 500 millions de personnes est important pour nous », expliquait Theresa May.

Double discours

Des propos révélés par le journal britannique qui pourrait gêner « Madame Brexit ». Comme le rappelle le Guardian, ce double discours tranche avec les positions actuelles plus radicales de Theresa May. Elle qui défend maintenant l’idée d’un « Brexit dur ». Même si elle s’était peu fait entendre, elle était restée fidèle au Premier ministre, David Cameron, pendant toute la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Elle avait alors été critiquée pour sa position ambigüe.

Il y a quelques jours c’est Boris Johnson qui avait été épinglé pour une lettre. Dans une tribune jamais publiée, l’ancien maire de Londres devenu depuis ministre des Affaires étrangères, plaidait alors pour… le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.