Dette grecque : l’Allemagne affiche ses « désaccords » et son « scepticisme »

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AFP 05-02-2015

Suite à sa rencontre avec son homologue grec Yanis Varoufakis, en tournée européenne, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a affirmé qu’ils sont en désaccord sur les solutions à mener pour la Grèce.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a affiché jeudi à Berlin ses « désaccords » avec son homologue grec Yanis Varoufakis, auquel il a enjoint de reprendre les négociations avec la troïka (UE, BCE, FMI) malgré le rejet de cette dernière par Athènes.

La tournée européenne de Yanis Varoufakis s’achève ainsi sans éclaircie pour une Grèce aux abois d’autant que la Banque centrale européenne a décidé de couper l’accès des banques grecques à l’un de leurs canaux de financement.

« Nous ne sommes pas encore vraiment d’accord sur ce que nous devons faire maintenant », a reconnu Wolfang Schäuble au cours d’une conférence de presse commune.

« De mon point de vue, nous ne sommes même pas tombés d’accord sur le fait de ne pas être d’accord », a-t-il dit, « nous sommes d’accord pour commencer des délibérations, en tant que partenaires ». Autant dire pas grand chose, alors que la situation financière d’Athènes paraît de plus en plus délicate, au lendemain de la décision de la BCE qui coupe une partie de leurs vivres aux banques grecques.

Wolfang Schäuble, vétéran de la politique européenne et ardent défenseur de l’orthodoxie budgétaire, n’a pas fait mystère non plus de son « scepticisme » à l’égard des mesures déjà annoncées par Athènes – arrêt des privatisations, réembauche de fonctionnaires – qui à ses yeux « ne vont pas forcément dans la bonne direction ».

Yanis Varoufakis était auparavant passé par Francfort, Rome, Paris et Londres tandis que le Premier ministre Alexis Tsipras visitait lui aussi Rome, Bruxelles et Paris. Objectif : convaincre les Européens de renégocier la dette de 300 milliards d’euros – dont près de 200 milliards détenus par les Européens – et de laisser Athènes en finir avec la rigueur.

En fin de parcours, le bilan n’est pas très convaincant. Une décote de la dette grecque n’est « pas d’actualité », a asséné Wolfang Schäuble.

Les Européens devraient entrer dans le vif du sujet la semaine prochaine, avec un sommet européen à Bruxelles le 12 février. A Athènes, une source gouvernementale a assuré que la Grèce « ne souhaitait exercer de chantage sur personne mais n’a pas l’intention d’accepter elle-même un chantage ».