Carnet n° 453 du 9 Mai 2017

« 7, 8, 9 et 10 mai »

 

Ce n’est la première fois que certaines de ces 4 dates entrent en résonance voire en constellation, mais c’est particulièrement le cas en cette année 2017.

 

D’abord le 7 mai, avec la large victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, une victoire, rappelons-le, avec le vote, pour diverses raisons sans doute, mais le vote quand même des 2/3 des votants !

C’est le meilleur résultat réalisé par un Président de la République Française après celui de Jacques Chirac en 2002 contre M. le Pen dans des conditions, certes comparables, mais beaucoup plus difficiles pour Emmanuel Macron devant Mme le Pen.

J’ai dit à chaud au soir du 7 mai ce que j’en pensais dès 21h30,

  • ma joie de voir battue Madame Le Pen (malgré les « pudeurs » de certaines et de certains),
  • mon espoir de voir le nouveau et jeune Président nous surprendre en bien dans l’exercice de cette tâche difficile,
  • mon accord avec une gouvernance nouvelle qui, pour préparer l’avenir et faire face à ses enjeux, associera toutes les femmes et hommes de bonne volonté dans l’esprit qui est le mien et celui de Rassemblement Citoyen, même si aujourd’hui, au niveau national « le balancier » est plus à droite qu’il ne l’est avec RC à Villeneuve d’Ascq,
  • mon enthousiasme de voir ainsi l’image de la France, ma patrie, mon pays, ainsi rafraîchie en Europe et dans le monde,
  • ma confiance dans la capacité du Président de renforcer notre place dans l’Union Européenne,
  • ma conviction que, pour autant, il reste naturellement une droite et une gauche même si les partis qui s’en réclament sont en ruines et qu’il faut donc se doter de nouveaux outils pour que, au sein du Camp du Progrès et de « la France en marche » la famille socialiste et social-démocrate s’y retrouve et se refonde sans réticences à côté sans doute, sur sa gauche, d’une gauche plus radicale, et à droite d’une droite dure plus ou moins en osmose avec l’extrême droite.

 

Les résultats Villeneuvois m’y confortent après le bon score de JL Mélenchon au 1er tour et l’excellent score d’Emmanuel Macron au 2ème tour accompagné de scores médiocres de l’extrême droite .

 

Je les rappelle :

 

  • Au premier tour JL Mélenchon fait 1,9 point de plus que E. Macron et M. Le Pen est à 15,2%
  • Au second tour, c’est 76,2 % pour le nouveau Président et 23,8 % pour le FN allié à ND A soit à peine 5 points de plus pour cet « attelage droite – ext. Droite » tandis que E. Macron dépasse les 50 points de plus.

 

Tout est dit…

Maintenant « y a pu qu’à… »

Et ce ne sera pas le plus facile…

 

A titre de « conseil » à notre Président, à qui j’apporte mon soutien vigilant, sans, bien sûr, de ralliement ni de recherche de contre partie d’aucune sorte, je lui rappellerai ce qu’aimait à dire François Mitterrand :

« L’action politique à certaines heures est comme le scalpel du chirurgien, elle ne laisse pas de place à l’incertitude »

Et je crois que notre nouveau Président en a les capacités. Je le dis tout en sachant que je ne serai sans doute pas d’accord avec toutes ses décisions et toutes ses actions…

 

Mais comme on le dit à Rassemblement Citoyen : « Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble »… surtout, en l’occurrence, quand l’avenir de la France est en jeu.

 

Si le 7 mai 2017 restera dans notre Histoire, le 8 mai, avec le 72ème anniversaire de la victoire de 1945 contre le nazisme, les fascismes, leurs alliés et leurs complices, fut plus classique mais toujours solennel et émouvant devant nos Monuments aux Morts, nos Crieuses de la Paix et à l’Espace Concorde pour le Repas annuel des Anciens Combattants.

On pourra par ailleurs lire mon discours en forme de rappels du passé, d’hommages à celles et ceux qui nous ont rendu la Liberté et de « passage de témoin » pour l’avenir des générations futures…

 

Les rappels de « l’Histoire vécue » valent plus et mieux que les livres d’histoire quand il s’agit d’éviter les pièges de l’avenir. Car si le livre connaît le début et la fin de tout, il n’en est pas de même quand on entre personnellement dans une période, que ce soit hier, aujourd’hui ou demain…

Le 8 mai 1945 restera une date vitale dans notre Histoire et celle de l’Europe, ce qui doit nous renforcer dans nos convictions européennes, seules remparts contre les tentations et les miasmes des nationalismes dangereux et imbéciles, et c’est pourquoi dès le lendemain du 8 mai, il y a  le 9 mai et la fête de l’Europe.

 

Et l’Européen que je suis le redis une fois encore : une chose est d’être contre certaines politiques européennes, trop technocratiques, trop financières et pas assez sociales, culturelles ou humaines, une autre est d’être contre l’Europe !

C’est comme si on était « contre la France » parce que certaines politiques gouvernementales ne nous conviennent pas. Personne n’y songerait…

 

C’est pourquoi je le redis encore : je suis pour davantage d’Europe. Je suis pour une fédération européenne avec en son sein des États, l’Europe et les États ayant des compétences clairement définies, comme il y a au sein d’une métropole européenne comme la MEL, la MEL et les communes avec leurs propres compétences.

 

Encore faut-il, qu’au niveau européen, arrive enfin le jour où tous nos Ministres français feront leur travail et où tous nos députés européens feront le leurs !

 

En attendant, en écho du 8 mai, le 9 mai je dis « Vive l’Europe » aux sons de l’Ode à la Joie et de la Marseillaise comme le 7 mai au soir dans l’espace du Louvre avec Emmanuel Macron et ses soutiens…

 

7, 8, 9 mai … et 10 …

 

Le 10 mai est une date que l’on retrouve souvent dans notre Histoire depuis le 10 mai 1774 avec la mort de Louis XV jusqu’au 10 mai 1994 avec l’accession à la Présidence de l’Afrique du Sud de Nelson Mandela,

en passant par le 10 mai 1802 et le cri de Louis Delgres contre le retour de l’esclavage, le 10 mai 1940 et les armées nazis qui entrent en Belgique avant d’envahir la France,

et bien sûr le 10 mai 1981 avec l’élection de François Mitterrand à l’Élysée, l’Élysée que je découvrirai le 21 mai en tant qu’invité à l’investiture officielle de notre Président… un des plus grands moments de ma vie.

 

 

J’arrêterai là « mon modeste bavardage » sur cette constellation de 4 dates « dont les projections sont suffisamment proches pour qu’une civilisation les relie par des lignes » (dixit Wikipédia qui définit ainsi une constellation).

 

La semaine qui est devant nous nous réservera sans doute des surprises avant de se terminer dimanche prochain avec la nomination d’un nouveau Premier Ministre.

 

J’espère que les politiques, femmes et hommes, ne retourneront pas à leurs vieux démons et qu’ils n’auront pas la mémoire trop courte. Je l’espère…

mais pour certain(e)s j’en doute quand j’entends, par exemple, Xavier Bertrand, Président des Hauts de France rappeler à Emmanuel Macron « par qui il a été élu », lui qui a très vite oublié qu’il avait été élu grâce aux voix de gauche et surtout grâce aux décisions d’alors du PS…

Mais c’est aussi dans ce monde politique moribond…et c’est pourquoi, envers et contre certains points de son programme, je mets mon espoir dans notre nouveau Président, sa jeunesse et sa capacité à « renverser les tables »

 

Et puis, pour terminer ce carnet avec F. Mitterrand :

« Quand on est dans l’action il n’y a pas d’immenses déceptions ».