Chypre: pourparlers interrompus à cause d’une polémique scolaire

AFP,i 16 février 2017

Chypre: les pourparlers supervisés par l’ONU ont été brusquement interrompus à cause d’une polémique scolaire

Des pourparlers supervisés par l’ONU en vue de la réunification de Chypre ont été brusquement interrompus jeudi à cause d’une polémique scolaire qui a tendu les rapports entre les deux parties de l’île, selon le dirigeant chypriote turc.

Les tensions entre les deux camps se sont renforcées après un vote du Parlement chypriote grec introduisant dans les écoles la commémoration d’un référendum organisé en janvier 1950 au cours duquel les Chypriotes-grecs s’étaient massivement prononcés en faveur de son rattachement à la Grèce.

Selon Mustafa Akinci, dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara), un incident s’est produit après que l’envoyé spécial de l’ONU pour Chypre Espen Barth Eide eut mentionné le sujet controversé lors d’une réunion jeudi.

« Le dirigeant (de Chypre Nicos Anastasiades) a dit +Je n’ai rien à dire+ et est sorti en claquant la porte », a déclaré M. Akinci. « Comme l’atmosphère nécessaire à la poursuite des discussions dans un climat de respect s’était dissipée, nous avons également quitté la réunion », a-t-il ajouté.

Les pourparlers entre Chypriotes et Chypriotes-turcs se sont intensifiés ces dernières semaines en vue de réunifier l’île divisée depuis plus de 40 ans même si aucune avancée concrète n’a été enregistrée.

Pour nombre d’observateurs, ce nouvel élan a été rendu possible par l’implication personnelle de MM. Akinci et Anastasiades.

Mais le leader Chypriote turc a estimé mercredi que le processus politique pourrait être plombé par le vote du Parlement chypriote sur la commémoration du référendum.

Chypre, qui compte un million d’habitants, est divisée depuis que l’armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l’île en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone chypriote.

« Il appartient au dirigeant (chypriote grec) de revenir par cette même porte qu’il a claquée lorsqu’il aura lui-même redressé cette situation qu’il a créée », a déclaré M. Akinci jeudi. Et d’ajouter: « Il existe une manière de procéder lors des réunions ».