Pour Nicola Sturgeon, le Brexit « ne s’applique pas à l’Ecosse »

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La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, le 10 juillet 2016, à Wimbledon

 

AFP,  13 juillet 2016

Brexit: il « ne s’applique pas à l’Ecosse », qui a voté majoritairement pour l’UE, estime la Première ministre, Nicola Sturgeon

Nicola Sturgeon, Première ministre d’Ecosse, a répété mercredi que le Brexit « ne s’applique pas à l’Ecosse », qui a voté majoritairement pour rester dans l’Union européenne, à quelques heures de l’intronisation de Theresa May comme nouveau Premier ministre britannique.

« Theresa May a dit que, selon elle, Brexit signifiait Brexit. Je respecte le fait qu’elle ait ce mandat parce que l’Angleterre et le Pays de Galles ont voté pour » la sortie de l’UE. Mais « je veux préciser que ce mandat (..) ne s’applique pas à l’Ecosse qui a résolument voté pour rester » dans l’UE, a-t-elle dit lors d’une conférence de presse devant la presse étrangère à Londres.

« J’ai moi-même le mandat de respecter les souhaits des Ecossais en trouvant un moyen de maintenir l’Ecosse au sein de l’UE ou en protégeant notre relation avec l’UE », a-t-elle ajouté, espérant que Theresa May « respecte la façon dont a voté l’Ecosse ».

Après avoir salué « l’avancée tout à fait positive » de voir davantage de femmes prendre les postes les plus importants en politique, Nicola Sturgeon a espéré que Theresa May « montre davantage de leadership dans les mois qui viennent que ce qu’elle a montré pendant le référendum sur l’UE ».

Elle s’est également dite « profondément déçue » par la décision de la nouvelle Première ministre de ne pas donner de garanties aux citoyens européens vivant au Royaume-Uni sur le fait qu’ils pourront rester.

Concernant l’Ecosse, « si la question de l’indépendance est assurément sur la table », elle a dit vouloir étudier « toutes les options ».

Elle a souligné qu’il y avait déjà « des arrangements différents » entre des parties du Royaume-Uni et l’UE, rappelant que les dépendances royales britanniques de Jersey et Guernesey n’étaient pas dans l’UE.

Ainsi, « avoir un résultat différent pour l’Ecosse et le reste du Royaume-Uni n’est pas inimaginable », a-t-elle fait valoir.

Nicola Sturgeon a précisé avoir constitué un comité d’experts « juridiques, économiques et diplomatiques » pour la conseiller sur les négociations du Brexit qui compte notamment un ancien juge de la cour européenne de justice et se réunira pour la première fois jeudi à Edimbourg.

Avant l’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne, qui signera le début de deux ans de négociations entre Londres et Bruxelles pour organiser le divorce, Nicola Sturgeon a assuré avoir deux priorités, celle de tout faire pour être « impliquée directement » dans ces négociations et de « continuer d’expliquer ce que sont les intérêts de l’Ecosse aux différents pays européens ».