Delors invite Londres à quitter l’UE

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L’ancien président de la commission européenne, le socialiste Jacques Delors, le 6 novembre 2012. L’ancien président de la commission européenne, le socialiste Jacques Delors, a estimé qu’un changement de traité européen était nécessaire, lors de l’émission BFMTV/Le Point/RMC diffusée dimanche.

afp.com/Eric Piermont

Jacques Delors a suggéré, ce vendredi, au Royaume-Uni de quitter l’UE. L’ex-président de la Commission européenne estime que les Britanniques, hostiles à plus d’intégration européenne, devraient opter pour une autre forme de partenariat avec le continent.

« Les Britanniques s’intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat », estime Jacques Delors, ex-président de la Commission européenne, dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt.

Le Premier ministre britannique David Cameron subit les pressions des « eurosceptiques » de son parti conservateur. Il a déclaré, le mois dernier, qu’il soutenait l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE mais qu’il voulait « un nouvel accord » qui comporte une procédure de non-participation sur des problèmes-clé. Le Royaume-Uni appartient à l’UE depuis 1973 mais n’a pas rejoint la zone euro.

« Rester amis, mais sous une autre forme »

« Si les Britanniques ne suivent pas la tendance allant vers plus d’intégration dans l’Union européenne, nous pourrions malgré tout rester amis, mais sous une autre forme », estime Jacques Delors, qui plaide dans le Handelsblatt pour davantage d’intégration politique au sein de l’UE. Comme possibilités de partenariats avec le Royaume-Uni, il cite « une forme comme celle de l’espace économique européen » ou « un accord de libre-échange ».

En cas de sortie de l’UE, le Royaume-Uni resterait néanmoins « un partenaire privilégié », insiste le socialiste. Selon l’ex-président de la Commission européenne, « le Royaume-Uni est stratégique et économiquement important, mais comme le sont aussi d’autres pays », comme l’Inde et la Chine.

De son côté, Herman Van Rompuy a estimé qu’un départ du Royaume-Uni de l’UE serait comme si « un ami partait dans le désert ». Dans un entretien publié jeudi dans le Guardian, le président du Conseil européen a d’ailleurs averti que les tentatives récentes de David Cameron de récupérer des pouvoirs pourraient mettre l’UE en danger.

« Les tentatives du Premier ministre britannique David Cameron pour récupérer des pouvoirs aux dépens de l’Union européenne pourraient causer la dissolution du bloc des 27 », a-t-il déclaré au quotidien. « Si chaque Etat-membre avait la possibilité de trier dans les politiques actuelles pour prendre celles qu’il préfère et rejeter celles qu’il aime le moins, l’Union en général et le marché unique en particulier se déliteraient rapidement. »