13 05 2015
La Commission européenne a adressé mercredi un satisfecit à la France pour les efforts pour ramener son déficit public sous la barre des 3% d’ici à 2017. Elle invite Paris à poursuivre les réformes avant de statuer sur son cas début juin.
Ce mercredi, remise des copies pour les 28 « élèves » de la classe européenne. L’évaluation portait sur la maîtrise du déficit public, la France décroche les encouragements, le Royaume-Uni des réprimandes. « Je salue les autorités françaises pour leur engagement à se réformer (…) et pour les mesures prises afin d’assurer la viabilité des finances publiques et ramener le déficit sous 3% d’ici à 2017« , a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis en présentant les recommandations économiques de Bruxelles aux Vingt-huit .
Encouragements, mais pas de tableau d’honneur. « Toutefois, il est essentiel que le gouvernement français maintienne l’élan et profite de l’amélioration des conditions économiques pour poursuivre l’agenda de réformes« , a insisté le commissaire européen, en invitant Paris à poursuivre les réformes, notamment celle du marché du travail, les efforts de simplification pour soutenir la compétitivité et l’amélioration du système fiscal.
Les bons points décernés par Bruxelles semblent éloigner un peu plus la perspective de sanctions pour la France. Un coup d’oeil dans le rétroviseur permet de mesurer le chemin parcouru. En novembre dernier, la Commission avait froncé les sourcils à l’égard de Paris, allant jusqu’à lui notifier qu’elle pourrait lui imposer une amende pouvant aller jusqu’à 4 milliards d’euros, si elle jugeait toujours que la France ne prenait pas les mesures nécessaires pour enrayer la dérive de ses déficits.
Déficit, décision de la Commission en juin
La Commission, qui a donné jusqu’au 10 juin à la France pour prendre des mesures effectives afin de réduire son déficit, se prononcera définitivement à cette date. Ce matin sur RMC-BFM TV, le ministre des Finances, Michel Sapin, a assuré que le déficit de la France serait « de 3,8 % à la fin de l’année, c’est-à-dire mieux que ce qu’attendait Bruxelles« . Evoquant la poursuite du programme de 50 milliards d’euros d’économies sur la période 2014-2017 engagé par le gouvernement, il a ajouté : « Nous ferons 21 milliards d’économies cette année sur les dépenses publiques et 14 milliards en 2016« .
En revanche, le Royaume-Uni a été réprimandé. Londres, alerté dès 2008 pour déficit excessif, « n’a pas agi assez efficacement pour réduire son déficit public, qui atteint 5,2% sur l’exercice budgétaire 2014-2015″, estime la Commission européen. Elle propose d’accorder à Londres deux années supplémentaires, c’est-à-dire jusqu’à l’exercice 2016-2017, pour ramener son déficit public sous la seuil des 3%. Elle recommande désormais que le déficit britannique soit ramené à 4,1% en 2015-2016, puis 2,7% en 2016-2017. Toutefois, la décision finale revient au Conseil qui représente les Etats. Quoiqu’il en soit, dans le cas du Royaume-Uni, sa décision ne pourra pas être suivie de sanctions, y compris sous forme de suspension de versement des fonds structurels européens, car le Royaume-Uni ne fait pas partie de la zone euro.