David Cameron devrait rester Premier ministre grâce au large succès des conservateurs. Déroute pour le Labour, littéralement balayé par le SNP en Ecosse.

Le Monde 8 Mai 2015

londre

Explosion de joie chez les sympathisants du SNP au moment des premières estimations en Ecosse.

Douche écossaise pour les instituts de sondage britanniques, qui promettaient depuis des semaines les élections générales les plus serrées de tous les temps. Le scrutin de ce jeudi 7 mai ressort au final comme un véritable triomphe pour le Premier ministre conservateur sortant David Cameron, qui pourrait se payer le luxe de renouveler son bail au 10, Downing Street en se passant de l’aide des libéraux-démocrates.

Le Premier ministre pourra ainsi programmer à sa guise le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne qu’il avait promis d’organiser d’ici à 2017. Les dernières estimations de la BBC ce vendredi matin donnent pas moins de 329 sièges aux conservateurs (pour une majorité absolue à 326 sièges) pour simplement 233 aux travaillistes, 56 au Scottish national party (SNP ; indépendantiste) écossais, 8 aux LibDems de Nick Clegg, en pleine déroute, 2 au parti europhobe UKIP de Nigel Farage et 1 aux Verts.

 

Deuxième souffle pour l’indépendance écossaise

En Ecosse, le raz-de-marée indépendantiste sonne comme une nouvelle impulsion en faveur de l’indépendance, après les 45 % de « oui » remportés lors du référendum de septembre dernier. Selon des résultats d’ores et déjà définitifs, le parti nationaliste remporte 56 des 59 sièges en jeu, un triomphe historique qui lui assure une imposante tribune à Westminster. Preuve de la fracture consommée du pays, les « Tories » ne remportent pas le moindre siège en Ecosse, dans une région certes traditionnellement à gauche.

David Cameron en a conscience et a d’ailleurs fait une allusion explicite au nationalisme écossais dans son premier tweet ce vendredi matin : « Une nation, un Royaume-Uni, c’est ainsi que j’espère gouverner si la fortune me permet de rester Premier ministre. »

 

Peu avant de revendiquer officiellement la victoire, David Cameron avait parlé d’une « très grande nuit pour le parti conservateur ». Il devrait rencontrer la Reine en fin de matinée pour officialiser son deuxième mandat.Pour les travaillistes, il s’agit d’une énorme débâcle. Avec 233 sièges, ils retrouveraient leur plus bas niveau depuis 1987, en pleine période thatchérienne. Il s’agit d’une perte de près de 25 sièges par rapport à 2010. Paradoxalement, cela signifie une légère progression en Angleterre, mais insuffisante pour compenser les pertes en Ecosse. La survie d’Ed Miliband à la tête du Labour pourrait n’être qu’une question d’heures.

T.V.