Pour Varoufakis, la crise entre Berlin et Athènes profite aux anti-Europe

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AFP 30-03-2015

L’animosité ouverte entre Berlin et Athènes a gagné en intensité ces derniers mois avec l’arrivée du gouvernement grec de gauche radicale.

Alors que la Grèce est en pleine discussion avec ses créanciers pour obtenir une nouvelle tranche d’aide financière, le ministre des Finances grec tente d’apaiser les relations houleuses avec l’Allemagne. Yanis Varoufakis estime ce lundi 30 mars dans les colonnes du quotidien Handelsblatt que « Seuls les ennemis de l’Europe profitent » de cet échange d’accusations réciproques entre Berlin et Athènes.

Cet « animosité ouverte » entre Grecs et Allemands écrit le ministre a gagné en intensité avec l’arrivée au pouvoir fin janvier d’un gouvernement grec de gauche radicale. « Cela doit cesser. Et seulement alors, la Grèce, avec le soutien de ses partenaires européens, qui ont aussi intérêt à son redressement économique, pourra se concentrer sur la mise en œuvre de réformes efficaces et d’une stratégie politique génératrice de croissance », ajoute le ministre, dont des rumeurs de démission ont été démenties vendredi par le gouvernement grec.

Le 20 mars, quelques jours avant la première visite du Premier ministre grec Alexis Tsipras chez la chancelière allemande Angela Merkel, Yanis Varoufakis avait déjà lancé, sur son blog, un appel à l’apaisement des relations entre Berlin, défenseur acharné d’une politique de rigueur budgétaire, et Athènes.

Ce post intervenait quelques jours après la diffusion à la télévision allemande d’une vidéo contestée datant de 2013, lorsque Yanis Varoufakis était encore simple économiste, dans laquelle on le voit faire un doigt d’honneur à l’Allemagne et déclaré qu’en 2010, au lieu d’accepter les prêts internationaux massifs, la Grèce aurait « dû annoncer qu’elle faisait défaut, et faire un doigt à l’Allemagne en disant ‘vous n’avez qu’à résoudre le problème vous-mêmes' ». Si le ministre des Finances a toujours démenti avoir joint le geste à la parole, il n’a jamais remis en cause la véracité de ses déclarations et son opposition à ces lourds prêts négociés en échange de lourdes réformes au moment de l’éclosion de la crise de la dette.