Tsipras: la Grèce tourne le dos à l’austérité mais pas aux « difficultés »

Tsipras

AFP 21-02-2015

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré samedi que l’accord conclu vendredi avec la zone euro sur la poursuite de son financement permettait à la Grèce de « laisser derrière (elle) l’austérité », tout en soulignant que les « difficultés réelles » sont à venir.

« Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre (…) les difficultés réelles sont devant nous », a affirmé, dans une allocution télévisée, M. Tsipras qui estime également qu’avec le compromis trouvé à Bruxelles, le pays « laisse derrière lui l’austérité, le mémorandum, la troïka » de ses créanciers (UE, BCE, FMI) et qu’ainsi, la Grèce a atteint son « objectif principal ».

Une idée sur laquelle le Premier ministre a insisté en affirmant que le gouvernement de gauche radicale Syriza a remporté « beaucoup de succès » mais a devant lui « une route longue et difficile ».

« Nous avons hérité d’un pays au bord du gouffre, aux caisses vides et nous avons mis en échec le plan des forces conservatrices aveugles, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, qui voulaient nous asphyxier », a ajouté le dirigeant du parti Syriza.

Cette « bataille longue et difficile » a désormais un autre « horizon » de négociation, a-t-il souligné: c’est le mois de juin lorsque l’accord de financement de quatre mois conclu vendredi va expirer et que la Grèce sera amenée à présenter « son propre plan de développement ».

Le compromis trouvé vendredi soir à Bruxelles, au terme d’âpres négociations, « donne donc du temps » au pays, estime M. Tsipras.

Le gouvernement grec a toutefois devant lui une autre échéance immédiate: présenter d’ici lundi soir à ses créanciers une liste précise de réformes destinées à entériner l’accord avec la zone euro.

A travers la liste des réformes proposées apparaîtra plus clairement la marge de manoeuvre gagnée par le gouvernement grec vis-à-vis de la contrainte de l’austérité alors qu’il s’est par ailleurs engagé à rester sous surveillance étroite de ses créanciers, même si le terme « troïka » est désormais banni.