Les négociations entre la Grèce et l’Eurogroupe dans l’impasse

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Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem a pris acte de l’échec des négociations sur la Grèce qui se sont tenues hier –

Les Echos | Le 12/02

Les ministres des Finances de la zone euro ont constaté jeudi leur total désaccord avec Athènes qui veut tourner la page de l’austérité et alléger sa dette. Prochain rendez-vous lundi pour tenter de parvenir à un accord.

Le bras de fer entre Athènes et l’Eurogroupe se poursuit. La réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro qui avait débuté hier au sujet de la situation financière de la Grèce s’est soldée, tôt ce matin, par un constat d’échec . Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis et ses dix-huit homologues européens n’ont pu que prendre acte de leur incapacité à s’entendre. « Nous avons fait des progrès mais pas assez pour parvenir à des conclusions communes« , a commenté le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

« Mon ambition était de se mettre d’accord sur les étapes dans les prochains jours. Malheureusement, nous n’en avons pas été capables et nous poursuivrons nos discussions lundi et avancerons à partir de là« , a-t-il indiqué, lors d’une brève conférence de presse. La raison de cet échec est simple : un participant à la réunion a commenté, sous réserve d’anonymat, que le ministre grec venu à cette réunion les mains vides, sans plan ou propositions sérieuses.

Fait rare, aucun communiqué n’a été publié à l’issue de la réunion, preuve des tensions considérables entre la Grèce et ses créanciers au sein de la zone euro. Or, l’actuel programme d’aide à la Grèce arrive à échéance le 28 février. Faute des financements requis de l’UE et du FMI, Athènes est menacée de faire défaut sur sa dette internationale et elle attend un versement de 7,2 milliards d’euros pour y faire face.

Athènes, qui met tout en œuvre pour marginaliser la Troïka, veut négocier directement avec les États européens. « Tout le monde attend de voir qui cédera le plus entre l’Allemagne et la Grèce« , a indiqué à l’AFP Evan Lucas, stratégiste chez IG à Melbourne. Athènes ne veut plus de la cure d’austérité drastique imposée à son pays en échange des plans d’aide de 240 milliards d’euros accordés par la troïka UE/FMI/BCE et souhaite la mise en place d’un « programme-relais » jusqu’en septembre. Elle y respecterait 70% des engagements de réformes déjà passés (voir la vidéo de France 24) avec ses créanciers et les 30% restants seraient remplacés par une série de réformes destinée à relancer la croissance, élaborées avec l’OCDE.

 

L’Allemagne campe sur ses positions

L’Allemagne, première économie de la zone euro, campe sur ses positions. Elle ne voit pas la nécessité d’octroyer une aide au financement à court terme de la Grèce « car ses dirigeants considèrent qu’il n’y a rien à négocier« , a martelé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.